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UTLC - Rencontre avec Jacques Teillet, "la culture scientifique aide à comprendre le monde"

24 septembre 2015

Professeur honoraire à l’université de Rouen, Jacques Teillet a occupé la fonction de chargé de mission pour la culture et le patrimoine scientifiques. Il revient sur cette expérience de diffusion de la culture scientifique.

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Jacques Teillet

Jacques Teillet

Pourriez-vous vous présenter ?

Je suis physicien du magnétisme et des matériaux magnétiques. J’ai travaillé au Groupe de Physique des Matériaux, laboratoire au sein duquel j’ai dirigé une équipe pendant une quinzaine d’années, jusqu’en 2003.

Avant de prendre ma retraite en 2006, j’ai également eu des responsabilités à l’université : en particulier, j’ai créé et exercé la fonction de vice-doyen Recherche de l’UFR des Sciences et Techniques de 1993 à 1998 et celle de chargé de mission pour les relations avec les grands organismes de recherche entre 2002 et 2006. En culture scientifique, j’ai mis en place pour l’université la « Fête de la Science » dès 1995 jusqu’en 2001. Enfin, je me suis investi dans la Société française de Physique, société savante avec laquelle j’ai organisé des conférences de physiciens à destination des étudiants.

Vous avez également exercé la fonction de chargé de mission pour la culture et le patrimoine scientifiques. Pourquoi ?

J’ai toujours été intéressé par la diffusion de la culture scientifique, en particulier en direction des étudiants. Les enseignements spécialisés leur font une tête bien pleine, et la culture scientifique les aide à comprendre le monde, à développer leur jugement, leur sens critique : elle participe à une tête bien faite. Elle devrait être intégrée dans les services des enseignants et faire partie du cursus des étudiants. En 2003, j’avais aidé à la création d’une première mission de culture scientifique et technique (CST) et, de 2011 à 2014, pendant mon éméritat, j’ai occupé bénévolement le poste de chargé de mission pour la culture et le patrimoine scientifiques, au sein de la Maison de l’Université (MDU), qui m’a apporté son soutien logistique.

Quel était votre rôle ?

J’avais pour mission de coordonner les différentes activités de CST incluant l’ensemble des domaines scientifiques existant à l’université, d’en susciter de nouvelles et de valoriser l’ensemble. Avec les différentes personnes impliquées dans les actions de CST à l’université, j’ai développé la communication (page web, affiches, écrans, mailing…) sur des cycles de conférences grand public : « 30 minutes pour comprendre » à l’UFR des Sciences et Techniques (site du Madrillet), « Sciences en recommandé » (site de l’ESPÉ) et « Université pour tous: mieux connaître , mieux comprendre » (site de Mont-Saint-Aignan). Avec Martine Gest, alors adjointe à la mairie de Mont-Saint-Aignan, nous avons créé et animé pendant 6 ans ce dernier cycle de conférences à destination des habitants, dans le cadre d’un partenariat ville/université. Nous avons aussi créé avec Betty Lefevre (STAPS) et Pascal Hilber (biologie) « Faims de Savoirs » à la MDU, un format analogue à « 30 minutes pour comprendre ».

Et vos actions en matière de patrimoine scientifique, qu’en est-il ?

Alors que la sauvegarde des appareils scientifiques anciens semble aller de soi, nos instruments de laboratoire usuels ont tendance à être jetés quand ils sont remplacés, et leur disparition risque de poser un problème patrimonial dans l’avenir. Dans le cadre de RéSITechHN (Réseau Scientifique, Industriel et Technique de Haute-Normandie), rattaché au musée des Arts et Métiers de Paris et coordonné depuis 2008 par Anne Caldin et Anne-Sophie Rozay de l’INSA de Rouen, j’étais en charge du patrimoine scientifique contemporain de l’université, en collaboration avec Sylvain Chambreland, ingénieur de recherche à l’UFR de Sciences et Techniques. Cette mission consiste à repérer, sauvegarder, documenter et inventorier les objets scientifiques et techniques contemporains à intérêt patrimonial (mémoire matérielle) et les replacer dans leur contexte technique, historique, social et humain (mémoire immatérielle). Au total, près de 300 objets scientifiques de l’université de Rouen ont déjà été répertoriés. À travers un programme européen FEDER, un premier document audiovisuel en coproduction avec CNRS Images a été réalisé sur la sonde atomique, en privilégiant les entretiens des chercheurs concernés, puis diffusé. D’autres productions sont en projet.
Au-delà de la valorisation de nos laboratoires, cette action est aussi une composante de la diffusion de la culture scientifique et technique à travers l’histoire de nos instruments et des chercheurs qui les ont développés et/ou utilisés. Cette action devrait prochainement bénéficier d’une salle d’exposition.

L’Université de Toutes Les Cultures s’inscrit dans la continuité de votre action. Quel regard portez-vous sur ce cycle de conférences ?

Je suis d’abord très satisfait qu’il y ait eu création d’un poste de vice-président à la CST à l’université de Rouen, Damien Féménias, ce qui montre la prise en compte de l’importance de ce sujet.
Pour moi, l’UTLC, ensemble foisonnant de conférences tout public, s’inscrit effectivement dans la suite de mon action en y apportant des moyens supplémentaires. Il faut donner des informations « objectives » au public, en particulier sur les problèmes actuels de société, tels que l’énergie, le climat, la citoyenneté…afin d’éviter que d’autres décident à sa place. C’est un comportement citoyen dans le cadre de notre service public d’éducation.


Publié le 24 septembre 2015

mise à jour le 28 septembre 2015



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